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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 12:00
Le supposé plus faible niveau des sportives par rapport aux sportifs est un des arguments les plus souvents avancés pour justifier que le sport féminin est bien peu digne d'intérêt. J'en avais déjà parlé: elles courent moins vite et frappent mois fort, à quoi bon regarder les sportives si c'est pour n'offrir qu'une pâle imitation des hommes?

Effet "Journée des femmes"? Le blog Mémosport nous rappelle ainsi ce fameux match qu'on avait appelé, de manière très racoleuse, "La Guerre des Sexes": En 1973, un tennisman de renom mais néanmoins macho - Bobby Riggs --, défie Billie Jean King sur un court. Elle l'emportera par ses qualités techniques. Dans une autre discipline, on avait aussi vu Rusty Kanokogi remporter un tournoi de judo masculin...

Le livre Femmes et Sport  (Editions Hélium), dont m'avait parlé Karine, aborde aussi le sujet et se pose en fait la question de l'attitude à adopter par rapport aux hommes, en tant que sportive.

http://farm4.static.flickr.com/3660/3360734315_c5618a0495.jpgDoit-on, à l'instar de Violette Morris, reproduire totalement le modèle masculin en tentant de s'en rapprocher le plus possible? Violette Morris s'est en effet fait retirer les seins pour pratiquer la conduite automobile. A rapprocher ironiquement de l'athlète Jana Pittman, qui s'en était fait rajouter pour reconquérir son ex-mari...et les a retiré depuis.

Doit-on plutôt reconnaître que mère Nature nous a quand même bien entubées avec son histoire de masse graisseuse supérieure? Et faire avec, c'est-à-dire que l'on adopte une autre conception du sport que celle de la performance "mesurable". Les exemples de Rusty Kanokogi et de Billie Jean King montrent que la maîtrise technique et la tactique, tout comme la gestion du mental, font partie intégrante de la pratique...et n'ont pas de sexe.

Ce n'est évidemment pas le point de vue adopté par les médias, car ce n'est ni celui des sportifs de canapé à qui Usain Bolt fait vivre une espèce de toute puissance par procuration, ni celui des acharnés qui estiment la valeur d'une personne aux chiffres qu'elle produit, que ce soit des chrono ou des dollars.

Mais cette 2e solution aurait le mérite de rendre le sport féminin tout aussi intéressant que son pendant masculin. Un  peu comme le pâté et le saucisson. Ils sont différents mais délicieux tous les deux. Inutile de chercher qui est le pâté et qui le saucisson, c'est une comparaison comme ça...

Et cela permettrait également de donner leur place aux disciplines handisport. Car oui, les Jeux Paralympiques de Vancouver on commencé hier, et ça ne déchaîne pas vraiment les passions.



Crédits photo: Sylvar, trouvée ici



D'autres articles:
Des pistes trop rapides pour les skieuses?
V'là autre chose: selon David Douillet, les femmes judokas sont contre-nature
Top 10 des sportifs 2009 sur Eurosport.fr: pas une femme!
Du patinage artistique "plus viril"...et les femmes dans tout ça?





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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 19:00

C'est le site DFO, Des Filles en Ovalie, qui le dresse. Ce webzine, d'habitude consacré au rugby, s'intéresse le temps de deux volets aux diverses opération de promotion du sport féminin.

C'est l'occasion de repérer les bonnes idées, et de tirer les leçons des échecs. La deuxième partie du dossier traite ainsi la question du match "Lever de rideau" et rappelle qu'il est à double tranchant.

Bonne lecture...
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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 16:40

http://lfh.ff-handball.org/info/wp-content/uploads/mondialf09_finale.jpg
En effet, pas sûr que cela profite au hand féminin.

Passons sur la stratégie opportuniste de France Télévisions, qui me conforte à chaque fois dans l'idée que ce que recherche le spectateur lambda, c'est avant tout gueuler "Allez les Bleu(e)s!" une bière à la main, au même moment que des milliers d'autres. Je ne me moque pas, je le fais. Si ce n'est que je fais aussi attention à la qualité du spectacle et que j'aime varier les plaisirs. Je suis donc ravie à la perspective de pouvoir suivre les Françaises (pour gueuler ma bière à la main, donc) ET d'avoir l'occasion de voir un beau match de hand en entier.

Mais qui regardera le match? Les passionnés de hand bien sûr: des convaincus. Et des curieux qui zappent à l'heure du repas dominical, "parce que c'est la France, quand même".

Parmi ceux-ci, combien, à l'issue du match, auront envie d'en voir plus? Combien auront le coup de coeur pour les Bleues et décideront de suivre les prochaines compétitions? Combien regarderont s'il y a un club de hand féminin près de chez eux, à rejoindre ou à aller encourager le week-end? Après avoir vu UN SEUL match?

En juin 1998, je détestais le foot. En juillet 1998, j'adorais. Au début , c'est par hasard que je me trouvais devant les  matchs, que je regardais d'un oeil. Puis je me suis surprise à frémir quand un but était marqué, pour enfin me ronger les ongles devant tous les matchs. Si les médias français n'avaient diffusé que la finale, je ne l'aurais certainement pas regardée et j'en serais encore à ignorer la règle du hors-jeu.

L'intérêt se construit petit à petit; je ne crois pas au coup de foudre en sport. Une fois le frisson de la finale mondiale passé, plus personne ne s'intéressera au hand. Alors que si on avait diffusé de l'info au fur et à mesure, des matchs, des interviews...on aurait pu avoir le temps de se prendre d'affection pour l'équipe, de se familiariser avec les personnalités, de trouver sa joueuse préférée et de regarder dans quel club elle joue...Rien de tout ça n'est possible avec la stratégie adoptée aujourd'hui.

Dommage: on ne peut pas se passionner pour quelque chose qu'on ne connaît pas.



Photo trouvée sur le site de la Ligue Féminine de Handball


Autres articles sur le parcours des handballeuses:
Succès en séries pour les Françaises
Actus hand et basket: suivez les exploits des Françaises!
Mondial de Handball: chaud pour les Bleues!
Ballons ronds ou même ovale, 3 victoires de Bleues.
Les handballeuses françaises en marche pour l'Euro
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 20:51

Radio France élit le Sportif de l'année 2009/ Canal + diffusera un documentaire sur l'homosexualité dans le sport.


Sur le site de Radio France, parmi les 10 sportifs/équipes candidats au titre de sportif de l'année, seulement 2 choix féminins: Gwladys Epangue, devenue championne du monde de taekwondo, et "les Braqueuses", l'équipe de France de basket, championne d'Europe cette année.

Mais ils ont oublié Morgane Ribout!


Honnêtement, sans Morgane, j'avais plutôt le coup de coeur pour un des hommes proposés. J'ai donc été tiraillée entre l'objectivité et la mauvaise foi sexiste la plus discriminatoire possible (fût-ce de la discrimination positive). Bon, hé bien, attendu qu'il ne s'agit pas non plus de quelque chose d'infiniment sérieux, j'ai coupé la poire en deux. Au nom d'Entrées en Lice, j'ai voté Gwladys Epangue qui m'a séduite avec sa gouaille et sa joie de vivre. A mon nom à la ville, je voterai pour l'autre.
Si vous voulez voter, rendez-vous ici.

Coup de gueule sur les parrains, quand même. Christian et Adriana Karembeu. Je n'ai rien contre Mme Karembeu, mais il n'y avait pas une sportive française pour parrainer? Pardon, j'oubliais...c'est moins glamour, c'est ça?

http://www.lequipe.fr/Xml/Aussi/Dossiers/Media/epangue_op_2809.jpgGwladys Epangue (photo trouvée ici)


Sinon, Karine signale sur son blog Un Zest d'EPS la diffusion prochaine d'un documentaire traitant de la question de l'homosexualité dans le sport. J'avais abordé la question suite à un article de Rue89, dans ce billet. Si par défaut, les sportifs masculins se doivent d'être hétérosexuels, les sportives sont quasi-systématiquement soupçonnées d'homosexualité, mais tous sont sommés de le cacher. A vos agendas, pour les chanceux qui ont Canal.

 "Sports et homosexualités: c'est quoi le problème ?", (Canal +, le 4 janvier).




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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 20:10

La féminité des sportives et leur sexualité interfère énormément avec l'image qu'on se fait du sport au féminin. J'y reviendrai plus tard dans un de mes prochains Poncifs et préjugés, mais je fais un peu de teasing en vous laissant lire cet article trouvé aujourd'hui sur le blog Rue69 que j'adore (et non! il n'y a pas que le sport dans la vie), sur le tabou de l'homosexualité dans le foot féminin comme masculin.

Si chez les garçons la rumeur veut qu'ils ne soient "pas des pédés", chez le beauf moyen les footballeuses sont "toutes des lesbiennes". Mais tous sont priés de paraître hétéros pur sucre, les unes pour attirer les fans, les autres pour garder leurs sponsors.

J'en ai parlé plusieurs fois: les footballeuses de l'Equipe de France avaient posé nues l'année dernière,histoire de ramener des spectateurs, quitte à ce qu'il se fichent du match pour ne fantasmer que sur les vestiaires. Vous aurez noté comment repérer un vrai hétéro à coup sûr: si c'est un garçon, il marque des buts, si c'est une fille, elle se met à poil. C'est simple, le football.

Le sélectionneur des Bleues, Bruno Bini, rappelle timidement que l'important, c'est ce qui se passe sur le terrain. Mais il paraît tout de même que ça a "rassuré les parents" qui hésitent à mettre leurs fillettes au foot.  J'ose espérer qu'ils n'en étaient pas à craindre la contagion, et qu'ils se préoccupaient plutôt des éventuelles moqueries dans la cour de récré - à moins que ce soit de leur égo de parent?

La fin justifie peut-être les moyens. Mais je trouve  que vouloir prouver à tout prix que les footballeuses sont des femmes, c'est comme si elles avaient à s'excuser de faire du foot. Et ça ne fait que renforcer la conviction que le plus important pour une femme, c'est quand même d'être désirable.


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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 14:13

L'équipe de France féminine de football, engagée dans l'Euro 2009 qui a lieu en ce moment en Finlande, a été éliminée hier en quart de finale par les Pays-Bas, aux tirs aux buts. J'ai pu suivre le match et je trouve que les Bleues n'ont pas démérité; leur jeu était combatif et volontaire, elles se sont procurées quelques belles occasions, malheureusement sans en concrétiser aucune. Elles ont clairement dominé, mais le score étant toujours vierge après les prolongations, les Néerlandaises l'ont remporté à l'issue des pénalties. Il faut néanmoins préciser que nos Féminines ont largement rempli leur contrat, car c'est la première fois qu'elles atteignent ce stade de la compétition à l'Euro. C'est donc un beau progrès, prometteur pour la suite. 

En ce qui concerne la suite de l'Euro, je pronostique une belle finale Allemagne - Angleterre. L'Allemagne, tenante du titre depuis plusieurs années et championne du monde, est naturellement favorite.

Je voulais aussi et surtout parler de la médiatisation de l'évènement en France. L'ironie est cruelle car c'est justement hier que France 3 s'est décidée à dépêcher un journaliste de Tout le Sport en Finlande pour faire un reportage sur les Féminines. C'était un petit évènement: aucun autre grand média français n'avait daigné envoyer quelqu'un sur place pour couvrir l'Euro; en France on n'a ainsi pu voir les matchs que sur Eurosport (et encore) tandis qu'ils étaient diffusés dans tous les autres pays participants.

Les rédactions se sont - relativement - réveillées lorsque les Françaises se sont qualifiées pour les quarts de finale dimanche dernier. Les journaux sportifs en tête, quelques radios, puis même Le Monde, y sont allés de leur entrefilet, ce qui constituait déjà un succès. Et quatre jour plus tard, les voici éliminées, ce qui les condamne donc sans doute à retourner dans l'ombre de leurs homologues masculins, qui eux, n'ont pas de souci à se faire car même leurs défaites font vendre du papier.

Voilà qui donne un bel effet de pétard mouillé. Suivre les Bleues depuis le début du championnat aurait sans doute permis de mieux marquer les esprits - cela aurait fait 4 matchs en tout -, mais de même qu'on ne prête qu'aux riches, pas question de prendre des risques d'audience avec une équipe dont on ne connaît pas les chances.

C'est une occasion perdue de mieux faire connaître le foot féminin, qui est victime des mêmes préjugés depuis des années. Ce ne sera donc sans doute pas cette année que les petites filles demanderont à leurs parents de les inscrire au club de foot "pour devenir comme Elodie Thomis".


Quoiqu'il en soit, parce qu'on ne peut pas avoir envie de mieux connaître ce dont on ignore l'existence, voici sur le site de la FFF de belles photos du match d'hier.


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Qui suis-je?

Je suis une sportive amateure un peu touche-à-tout et très accro... Quand je ne suis pas en short, je suis une fervente spectatrice. Mais le sport féminin c'est pas facile à suivre dans les médias: pour une femme, mieux vaut être mignonne que championne. Dans ces conditions, difficile de motiver les copines pour un footing....