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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 17:31

"Tu comprends, les filles font le petit parcours et les garçons le grand. Mais le grand parcours c'est trop dur pour moi et je ne veux pas être le seul garçon du groupe à faire le petit!"

C'est ce qu'un ami m'a dit, à propos d'un raid VTT auquel il aurait bien aimé participer avec toute sa bande... mais voilà, son niveau ne lui permettait pas de suivre les mecs.

Du coup, il ne fera rien et le soir venu il se contentera des les écouter tous commenter les bons moments de leur journée.

 

Il est pas expert en VTT. C'est aussi le cas de ses amies filles, qui ont décidé de s'inscrire sur la petite boucle, pour être sûres de s'amuser.

 

Le petit parcours n'est donc plus une boucle plus courte pour les gens qui ne veulent pas se lancer dans un grand raid , il devient un "truc-de-fille".

Un "truc-de-fille" c'est toujours vaguement dévalorisant, enfin non, c'est bien "pour une femme" mais pour un mec, bon, c'est un peu de la rigolade.

 

 

J'avais envie de lui dire: "C'est dommage de te priver tout seul d'un truc qui t'aurait plu, à cause d'une norme (à la noix) que tu as, que nous avons tous, intériorisée."

"Mais permets-moi quand même: si toi, comme je te connais, bien dans tes baskets et sportif, tu n'oses pas passer outre, qui va bien pouvoir le faire, hein?"

 

  http://www.classicrendezvous.com/images/French/art/tandem_couple2.jpg

Photo trouvée ici

 

 

 

* entre guillemets parce qu'en sport amateur, "faire mieux" c'est relatif...

Si par "faire mieux" tu entends plus vite, plus fort, plus de points, tu n'as rien compris. Si par "mieux" tu entends "plus de mérite", hé ben tu ne peux jamais savoir.

Peut-être que la première de la course ne s'est même pas vraiment défoncée, tant que le mec que tu as doublé sur le dernier km avait peut-être fait 60 km de montagne hier.


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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 08:30

J'ai très rarement rencontré des gens choqués par ma pratique du football. Au contraire, j'ai souvent trouvé mes interlocuteurs intéressés, même impressionnés. Même si ça me fait soupirer d'entendre "Et vous faites des matchs sur grand terrain? ça dure 90 minutes aussi? Wouahou!", pour une femme c'est carrément valorisant de pratiquer un "sport d'homme".

 

Et celles qui font des sports "traditionnellement féminins"? Je suis toujours surprise quand je les entends dénigrer elle-même leur pratique: "Ah, moi, je suis un vrai cliché, j'ai fait de la GRS pendant 10 ans..."

"Moi je fais de l'équitation, c'est un peu nunuche de brosser son poney mais bon...".

Pardon?

 

Et je suis encore plus surprise, quand je parle de promouvoir le sport féminin et que je me heurte à une vraie agressivité:

"Ben moi je fais de la danse depuis mes 5 ans, je suis une vraie cruche sans cervelle, c'est ça? Maintenant faut faire du catch pour prouver qu'on est pas des gourdes?"

On se calme.

 

On est en présence de ce qu'on appelle une "double contrainte". D'un côté les femmes sont incitées, par les médias, leur entourage, à pratiquer des sports censés les rendre belles et gracieuses. Mais d'un autre côté, on a pas mal d'admiration pour les femmes qui pratiquent des sports plus violents et physiques.

Un exemple tout bête: énormément de jeunes filles pratiquent la gymnastique. Mais dans les médias, on voit bien plus de footballeuses et de tenniswomen. Qu'on ne se privera pas de critiquer sur leurs muscles trop apparents.

Ce qui est bien c'est que comme ça on a toujours tort. On est soit une cruche, soit un cageot. L'idéal qu'on devrait atteindre, c'est Lara Croft: une héroïne ultra-physique, mais glamour, qui enchaîne les aventures dans la jungle sans auréoles sous les bras et sans que ses seins ne ballotent. Elle n'existe pas? Zut alors.

 

On n'est pas dans une guerre de valeurs, à discuter des mérites comparés de la lutteuse et de la patineuse. Au lieu d'en vouloir à ces horrible féministes qui, en plus d'être velues, veulent empêcher les petites filles de vivre leurs rêves de rubans et de cerceaux, il serait judicieux de se rendre compte que ce ne sont pas elles qui dévalorisent systématiquement les activités dites "féminines" pour encenser celles dites "masculines".

 

http://cfj65.pressebook.fr/bandeavance/files/2011/02/Lara_Croft.jpg

Photo trouvée ici

 

 

 

 

 

 

 

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 08:30

Il paraît que c'est Roland-Garros, et que le tennis est un des rares sports où les femmes peuvent être des stars... mais il faut voir comment.

 

Il y a cet expert de l'Equipe, tout fier de nous révéler que le tennis féminin c'est coups bas et crêpage de chignon entre les joueuses (alors que chez les hommes c'est bien sûr franche camaraderie) faisant donc sa pige sur un des pires stéréotypes sur les femmes. Sans se demander quelle est la part de conditionnement: bien souvent, on adopte l'attitude que l'entourage voudrait nous voir adopter, et les joueuses de tennis ne font certainement pas exception.

 

Et puis OK, je ne suis pas à haut niveau, mais depuis 4 ans que je joue au foot j'ai toujours eu des rapports plutôt cordiaux avec nos adversaires, avant et après les matchs. A niveau équivalent chez les garçons, il y a déjà une énorme agressivité et hostilité. Alors, les poncifs sur les groupes de femmes qui se tirent dans les pattes...

 

Et puis il y a cet article du blog "Contre-pied" que j'ai connu un peu mieux inspiré. Intitulé "Un peu de féminité dans un monde de brute" ce billet traite du "surcroît d'humanité" sur les courts dont les joueuses de tennis seraient garantes, par les émotions qu'elles laissent transparaître. Pour conclure que ce n'est pas grave si le niveau du tennis féminin est pourri puisque les joueuses ne laissent pas de côté leur "vraie vie" , ce qui donne de belles émotions au spectateur.

 

Utiliser "féminité" dans le titre pour nous parler des "émotions" dans le billet montre bien l'énorme amalgame stéréotypé qui est fait. Et aux hommes la performance pure...

 

http://farm3.static.flickr.com/2151/2401377574_c2b3139522.jpg

Source image: (c) Snigl3t

 

 

 

 

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12 janvier 2011 3 12 /01 /janvier /2011 21:20

Lundi soir j'étais à l'assemblée générale de mon club. Premièrement, amère constatation de voir que même pour un club féminin, même avec un bureau relativement mixte, seuls les hommes siègent à la table pour s'adresser doctement aux femmes de l'assistance: nous ne dérogeons pas aux statistiques officielles des associations sportives. Marie-Laure, qui est trésorière d'un club de rugby, pourrait nous en dire...

Deuxièmement, nous accueillions un monsieur de la mairie pour discuter infrastructures et subventions. Rien qui ne soit très classique jusque là, si ce n'est que ce monsieur s'est fendu à un moment d'un "Les hommes peuvent, eux, partir à 20h pour faire un tennis! Mais vous...mesdames... vous avez une autre vie..."

Mes copines et moi avons réprimé notre hoquet d'indignation... il s'agissait de faire bonne figure (les subventions!).

La faute à qui, Monsieur, si les femmes ne trouvent pas le temps?

La faute à ceux qui trouvent normal de rentrer du tennis à 23h, une fois les enfants baignés et couchés, en mettant les pieds sous la table et en jetant son sac dans un coin - la lessive se fera toute seule - sans jamais rendre la pareille un jour dans la semaine. Et la faute aux conjointes qui acceptent cet état de fait et trouvent la situation normale.

 

On ne peut espérer développer le sport féminin si ceux qui tiennent les cordons de la bourse restent si rétrogrades.

 

 

Plus de poncifs et préjugés sur les sportives:

Poncifs et préjugés (4): les femmes n'aiment pas la compétition...

Poncifs et préjugés (3): le niveau du sport féminin est trop faible

Poncifs et préjugés (2): le sport féminin c’est moche aussi, en plus c’est nul.

Poncifs et préjugés (1): Les sportives sont moches?

 


PS: Hier soir, super réunion de blogueuses autrement plus festive, pour une première édition du Montmartre des Blogueuses. Compte-rendu plus tard dans la semaine...

 

PPS: J'en ai profité pour lancer une idée qu'elle est bonne: le club de touch rugby Touch Roosters propose une initiation gratuite en janvier ou février pour des blogueuses, avec pour but de constituer une équipe pour le tournoi 100% féminin Chick's Touch, qui aura lieu le 6 mars 2011 à Gif-sur-Yvette. Le Touch, c'est ça. et puis ça. Et encore ça. Et c'est ouvert à toutes, sportive, pas sportive, et à tout âge. Si vous êtes intéressées, faites-moi signe!

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 18:04

Je courais dimanche Corrida d'Issy les Moulineaux, une course festive qu'on aime autant regarder que courir tellement l'ambiance est bonne. Bon, j'ai préféré la courir, avec ce beau soleil c'était trop tentant. 

La Corrida d'Issy a pour particularité qu'elle propose deux 10km différents: l'un où il est obligatoire d'être déguisé, sans classement par catégories, ce qui signifie qu'on la court pour le plaisir et le fun avant tout, l'autre où on est classés par catégorie (on peut être déguisé). La distance est identique mais la proportion de femmes est radicalement différente entre ces deux courses: il y a plus de nanas sur la course déguisée. De la même manière, il y avait carrément une majorité de femmes lors de la course La Mirabal, qui était un évènement solidaire contre les violences faites aux femmes. Comme si les femmes venaient plus volontiers courir sur des évènements où le chrono n'est pas a priori la seule motivation. Alors les femmes, vraiment, elles n'aiment pas la compétition?

Je connais plein de femmes qui n'osent pas s'aligner sur des courses de peur d'être bonnes dernières. Et souvent, si on les convainc d'essayer, ce n'est pas le cas. Peur aussi de ne pas être à sa place au milieu de coureurs émérites suréquipés. Mais on peut être émérite, suréquipé et très sympa, en plus les "experts" ne sont pas si nombreux que ça. Donc, les courses festives et solidaires sont un moyen de se défaire de cette pression, mais c'est aussi un moyen d'éviter de se tester...

Attention, je ne remets pas une seule minute en cause le fait de faire des trucs uniquement pour le plaisir sans volonté de battre les copains ou ses records. Mais je suis fermement convaincue que beaucoup de femmes évitent les courses chronométrées alors qu'elle s'y sentiraient bien. C'est dommage de ne pas oser se lancer, de ne pas découvrir que c'est aussi un plaisir d'essayer de se dépasser, et d'apprendre à mieux se connaître en connaissant ses limites.

Il n'y a pas que dans le sport que le manque de confiance en elles des femmes peut constituer un frein; et cela conduit à alimenter les préjugés tenaces sur les goûts supposés innés des femmes. Alors que souvent, on aimerait bien mais on n'ose pas!

 

Billet liés:

Poncifs et préjugés (4): les femmes n'aiment pas la compétition...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 22:11

…ni les efforts intenses, ni les sensation fortes, ni la bagarre. Etc.

 

Leur manque de compétitivité « naturel » : voilà selon certains, ce qui détournerait les femmes de toute pratique à haut niveau. Et tiens donc, c’est aussi ce qui les tiendrait éloignées des filières professionnelles sélectives, des carrières brillantes et des lieux de pouvoir, quelle coïncidence. En plus, il se trouvera toujours quelqu’un pour dire « Est-ce que c’est un mal ? Ah, les femmes, elles au moins, n’ont pas envie d’écraser les autres, c’est tellement mieux… » Ah, ces tentatives de conforter les femmes dans un caractère soi-disant vertueux…mais qui comme par hasard, donne moins de reconnaissance, moins d’argent, moins de pouvoir.

 

Pour commencer par une parenthèse, la compétition n’est pas le seul ressort du sport, ni toujours le meilleur, mais on n’arrive pas à un certain niveau sans un minimum de niaque. D’ailleurs, même à un niveau amateur, on ne progresse pas sans s’accrocher. Et je distingue les perfectionnistes qui, en se comparant aux autres, évaluent leurs propres progrès, et ceux qui préfèrent gagner en jouant mal que perdre en jouant bien. Voilà qui est dit.

 

 

Et donc, de vraies compétitrices acharnées, qui veulent dépasser tout ce qu’il y a devant elles, j’en connais. Et pas qu’à haut niveau, des amatrices aussi. Zut alors, sont-elles des femmes ? Faut-il le répéter pour ceux qui croient aux fadaises de Mars et Vénus, l’esprit de compétition n’est pas inscrit dans les gènes masculins. C’est quelque chose qu’on nous inculque ou qu’on acquiert, selon notre caractère. Mais ce sont les garçons qu’on encourage dans ce sens : cet article, paru il y a quelque temps, m’avait frappée.

 

Ce billet explique également qu’on couve plus les fillettes que les garçonnets ; il en résulte que ces derniers découvrent mieux leur corps, appréhendent mieux l’espace et leurs limites. Ils se développent donc mieux : un coach de sport Co me disait qu’à âge égal les adolescentes qui débutent ont une coordination et une confiance en elle moins bonnes que les garçons, parce qu’elles n’ont pas fait de sport plus jeunes. De même, leurs muscles et leurs articulations sont moins renforcés et elles se blessent plus facilement. La prétendue fragilité des filles ne viendrait-elle donc pas de ce qu’on les surprotège ?

 

 

C’est enfin la même chose pour toutes les qualités qu’on développe en pratiquant un sport: compétition, mais aussi affirmation de soi, courage, esprit d’équipe, ténacité, obstination, agressivité - à bien distinguer de la violence- , perfectionnisme, ambition, j’en passe et des meilleures. Autant de qualités qu’on préfère voir chez les hommes. Les femmes, elles, apprendront plus tard dans les magazines que le sport sert uniquement à avoir le teint frais et les fesses fermes.

 

Chacun fait bien sûr du sport avec des sources de motivation qui lui sont propres ; mais si on faisait en sorte que chacun puisse trouver les siennes en fonction de son caractère et de ses possibilités, et non pas en fonction de son sexe ?

 

 

Photos: Ariane Friedrich (crédits photos Michael Steele/Getty Images Europe, trouvée ici) et Blana Vlasic (photo trouvée ici), deux sacrées sportives qui en veulent.

 


 

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 20:29

Quand le supporter lambda est à court d’arguments pour exprimer son désintérêt pour les sports féminins, l’argument « de raison » est la faiblesse du niveau et la pauvreté du spectacle. Ça va de « ya pas d’ambiance » à « c’est pathétique » en passant par « on s’ennuie ». L’amoureux des sports qui a tapé « le foot féminin est ridicule » dans une requête Google pour atterrir ici ne me contredira pas, je pense…

 

Je ne parle pas ici de niveau en termes de performance, mais en termes de maîtrise technique. J’en ai déjà parlé dans mon article précédent : il est clair pour moi que si la puissance n’égale pas celle des hommes, rien n’empêche les femmes d’acquérir la maîtrise technique et tactique …dans des conditions d’entraînement équivalentes.

 

 

Photo: pub Puma avec la footballeuse brésilienne Marta, trouvée ici

 


En l’état actuel des choses, ce n’est malheureusement pas un cliché : la pratique féminine de certains sports est loin d’égaler celle des hommes. Je pense en particulier à des sports très récemment féminisés comme le rugby, le football (sauf aux USA).  Mais avant de proclamer, comme je l’ai déjà vu sur des forums de sports, que c’est génétique et basta, penchons-nous un peu sur la réalité.

 

Tout d’abord, le niveau général d’un sport à l’échelle d’un pays dépend étroitement du nombre de jeunes pratiquantes. Il est évident qu’un vivier réduit de pratiquantes dans les plus petites catégories d’âge ne permet pas une sélection acérée pour le haut niveau.

 

Les parents n’inscrivent pas volontiers leurs fillettes dans les sports dont je parle. D’une part, il faut déjà avoir entendu parler de la pratique féminine du sport concerné. Et si c’est le cas, et que par hasard l’enfant demande elle-même, ce n’est pas encore gagné : soit l’activité est trop connotée garçon au goût des parents qui préfèrent voir leur enfant dans des activités « de son sexe », soit la pratique est tout bonnement impossible faute de structure à proximité de leur domicile. Pour m’être changée des années dans un placard sans douches, car la municipalité refusait les travaux pour des vestiaires de filles, je sais qu’il faut parfois s’accrocher pour pratiquer son sport. Ne serait-ce que d’un point de vue strictement organisationnel et matériel.

 

Supposons maintenant que notre petite fille ait réussi à s’inscrire dans le club de ses rêves, que ses parents la soutiennent, que les moqueries éventuelles de ses camarades ne la rebutent pas et enfin…qu’elle soit exceptionnellement douée pour son sport. Comment le coach pourra-t-on convaincre ses parents, et elle-même, de s’engager pour le haut niveau, alors qu’il n’y aura la plupart du temps ni reconnaissance médiatique, ni sponsors à la clé en réponse aux sacrifices qu’elle devra endurer?

 

La passion n’est pas tout. Je comprends parfaitement la réticence des sportives à s’engager pour un sacerdoce aussi peu rémunérateur. Pour les quelques stars du tennis que l’on connaît, il y a des centaines de grandes athlètes qui sont contraintes d’exercer un métier pour subvenir à leur besoin. A mon mini-niveau et malgré tout le plaisir que j’éprouve à pratiquer mon sport, aller me coltiner ma séance un soir pluvieux de novembre après une journée de boulot, c’est hardos. Imaginez alors cette situation lorsque l’entraînement, c’est tous les jours ; lorsque que tous les week-ends sont pris, que cela s’accompagne de stress vis-à-vis des résultats, de régimes alimentaires et privations diverses…

 

Voici pour le point de vue des sportives. Du côté des encadrants et dirigeants, ce n’est guère plus facile. Faire un tourner un club ou créer un pôle d’excellence, cela réclame une énorme motivation, du temps, et de l’argent, et quand il s’agit de sport féminin cela s’apparente bien souvent au tonneau des Danaïdes. Il y a bien sûr de belles réussites, mais aussi beaucoup qui se découragent et jettent l’éponge alors même que les filles sont présentes et motivées.

 

Vous m’avez donc compris, pour moi la sous-médiatisation des sports féminins et les préjugés qui l’entourent forment avec les sous-effectifs un cercle vicieux qu’il apparaît nécessaire de briser. La plupart des dirigeants sportifs ont saisi qu’il fallait attirer plus de jeunes filles vers ces sports peu féminisés, voire susciter plus de vocations dans des sports certes féminisés en loisirs mais désertés dès qu’il s’agit de compétition, comme la course à pied par exemple.

 

Malheureusement –est-ce parce que les dirigeants sont majoritairement des hommes, ou est-ce le fait de la pression des annonceurs ? – la mise en équation de ce problème se résume bien souvent à « Plus de féminité ! Montrons que ce sont de vraies femmes pour rassurer le public ». C’est ainsi que de désastreuses (à mon sens) campagnes de communication ont vu le jour que ce soit pour le handball ou pour le football, pour le ski… Pour moi c’est un pansement sur une jambe de bois ; on contourne ainsi soigneusement la lutte contre les stéréotypes sexistes. On continue à insinuer que l’on se doit d’être femme avant d’être sportive, et désirable, s’il vous plaît. Mais je développerai cette histoire de féminité dans un prochain billet.

 

Je préfère en effet vous parler des belles initiatives qu’on a pu voir ici et là. 

 

Photo trouvée ici

 

Dans le foot : je n’arrête pas de vous en parler!

Dans le basket : l’opération Marraines de cœur implique les basketteuses dans de nombreuses actions caritatives centrées sur leur sport. Un moyen efficace de donner envie aux jeunes filles de s’y mettre !

J’ai touché un mot du triathlon ici.

Et pour la course à pied, le site Courir au féminin met notamment en ligne le portrait de membres du site : des nanas normales qui décident un jour de se mettre à courir 2 km, puis 5, 10, et terminent un jour un marathon, puis un ultra…L’avantage de la course à pied c’est que c’est un sport qu’on peut vraiment commencer à tout âge.

Enfin en ce qui concerne le rugby, Snödroppe à l'art de toujours dégoter de jolies photos qui donnent envie de se mettre en short illico.

 

Plus généralement, sous l’initiative de dirigeants motivés, des plateaux d’initiation voient le jour dans divers sports. L’occasion de faire ses premières armes, de voir « en vrai » des joueuses féminines, et d’être tentée de faire pareil! Il y a aussi tous les sports UNSS (scolaires) qui sont l'occasion d'apprendre un sport pour un prix réduit dans le cadre du collège ou du lycée.

 

 

 

 

 

 



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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 22:22

 

N’en jetez plus…

 

La nuance est subtile: ce n’est pas là le physique des sportives qu’on brocarde mais bel et bien le mouvement, le jeu, les postures et les attitudes. Ils sont qualifiés de laids parce qu'ils sont peu habituels, et on estime tout simplement qu’ils sont contre-nature. J’ai souvent entendu ça à propos de sports peu féminisés, des sports de combat en particulier (ben oui, les filles c’est gentil et mignon), mais aussi à propos de sportives de haut niveau jugées trop hargneuses, trop compétitives et trop grimaçantes.

 

 

Crédits photos: Serena Williams - AFP. Photo trouvée ici / Gwladys Epangue - Imago - Photo trouvée ici

 

 

Inutile de chercher bien loin ; ceux qui grommellent que « deux filles qui se battent, c’est quand même pas joli » sont aussi ceux qui estiment qu’une femme est plus belle dans une cuisine qu’au volant d’une pelleteuse, plus à sa place à changer des couches qu’à la tête d’une entreprise. Ce sont ceux qui ont une image de la femme bien ancrée et bien figée dans leur tête et qui ne veulent pas en démordre.

 

Alors bien sûr, on n’a pas l’habitude de voir des femmes tous muscles tendus, le regard noir, avec la souffrance qui se lit sur le visage, mais à quoi s’attend-on ? A des nymphes au teint frais, qui gambadent la bouche entrouverte, le cheveu brillant et le front mat ? Que ceux ou celles qui veulent voir ce genre de choses aillent se gaver de pubs et d’articles de magazines féminins.

 

La suite logique de ce genre de discours est qu’il y a des sports créés pour les hommes, dans lesquels les femmes ne les dépasseront jamais. Par conséquent, il n’y aurait pas lieu de s’intéresser aux sportives. A moins qu’elles aient des mini brassières et se roulent dans le sable d’un terrain de beach-volley. On à moins qu’elles posent pour des photos dénudées. Mais ce n’est pas du sport.

 

Oui, c’est un fait : pour de longues décennies encore, l’être humain le plus rapide du monde sera un homme. A haut niveau, dans les sports où l’on se mesure au chrono ou à la toise, il n’y a pas photo, et musculairement non plus : les femmes n’ont ni l’explosivité ni la force des hommes. Ceci étant, devons-nous toutes alors raccrocher nos pointes*, nos crampons, nos kimonos et nos raquettes ? Devons-nous nous contenter de la danse et de la gymnastique pour lesquelles nous serions naturellement douées ?

 

N’en déplaise à ceux qui voudraient voir les femmes rester dans l’ombre des salles de danse, peut-être y a-t-il un problème de conception du sport. Il y a le spectacle, avec du sensationnel, des records à tout prix,  de l’élévation des sportifs au rang de stars, des sponsors. Là les femmes ont du mal à se faire une place, à moins qu’elles apportent du scandale et du glamour. Et il y a le spectacle aussi, mais avec du travail acharné, de la progression et des échecs, du dépassement de soi et surtout, du plaisir sans mesure qu’on éprouve à pratiquer sa passion. Un record battu, c’est avant tout un homme ou une femme qui s’est surpassé-e. Dans celui-ci, et à tous les niveaux, les femmes ont toute leur place, la même que les hommes.

 

Morgane Ribout après sa victoire au championnats du Monde de judo de Rotterdam en août 2009

Crédits photos AFP

 

 

Mais le faible niveau de certains sports féminins reste une réalité et j’y reviendrai, ce sera la suite…

 

* d’athlétisme, d’athlétisme, bien sûr, la danse on a le droit.

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 22:51

 

C’est l’insulte la plus souvent balancée. Je pense sincèrement qu’elle est peu à même de toucher celles qui s’épanouissent dans leur sport et qui sont fières de leur corps ; mais quels dégâts cela peut faire sur des femmes qui n’ont pas confiance en elles !

 

J’avais déjà eu l’occasion de m’énerver sur ce sujet dans ce billet, c’est d’ailleurs ce qui est à l’origine de cette petite série.

 

On ne sait plus quoi faire des injonctions dont on nous bombarde : « Aie des seins et des fesses mais reste mince, mets-toi au régime mais ne soit pas maigre… » et à présente « Fais du sport mais ne sois pas trop musclée… ». Tout comme les femmes font régimes sur régime pour coller au modèle de minceur, elles se tiennent consciencieusement à l’écart d’une pratique sportive régulière, ou «pire », en compétition, pour rester « féminines ». (je reviendrai d’ailleurs aussi sur cette notion de féminité).

 

Je préviens, je ne vais pas balancer des photos d’athlètes en petite tenue pour faire mentir ce poncif. (Désolée pour les quelques visiteurs que Google m’amène régulièrement sur une requête « photos de sportives nues »). Entre autres parce que les quelques sportives qui trouvent grâce aux yeux des médias ne doivent rien à leur pratique mais tout à la génétique.

 

Appuyons plutôt là où ça fait mal : la pratique intensive du sport modifie le corps d’une manière assez peu conforme aux canons de beauté actuels et à la vision qu’on se fait de la féminité*. Et tant que nos représentations de la femme resteront figées, on continuera de trouver les sportives moches en général.

 

Je concède que c’est bien peu vendeur pour inciter des adolescentes à pratiquer un sport. Mais mettre en avant les seules sportives de haut niveau labellisées « féminines », comme on le fait souvent, n’est une bonne méthode qu’à court terme. D’une part, c’est finalement admettre qu’une femme n’est digne d’intérêt que si elle est belle à regarder et désirable, quoi qu’elle fasse. D’autre part, c’est peut-être jouer sur le mauvais terrain, car plus que les sportives, c’est leur activité en elle-même qui dérange…

 

…C’est d’ailleurs le sujet du prochain billet : « Le sport féminin, c’est moche. »

 

 

 

 

* fragilité, délicatesse, grâce…c’est bien joli, mais ça n’aide pas à porter ses valises toute seule.

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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 23:22

On n’y échappe pas. Voilà des années que je m’intéresse au sport et ce sont toujours les mêmes idées reçues qui reviennent à propos des sportives.

Gamine, j’ai été abreuvée des remarques des commentateurs télé aux JO, aux championnats d'athlétisme, de tennis, tout le temps. Aujourd’hui, on a en plus Internet, qui permet à n’importer qui de donner son avis sur n’importe quoi ; et sur le sport, personne ne se prive d’en avoir un, d’avis. Surtout sur ce qu’est, ou doit être, une sportive.

Patrick Montel qui, sur France 2, complimente tant d’athlètes féminines pour leur beauté n’a-t-il pas compris à quel point son silence est gênant pour celles qui doivent se passer de son éloge? Et que cherchent à démontrer les chroniqueurs qui répètent que Laure Manaudou arrête la natation pour mener sa vie de femme ? S’est-on dit que Zidane allait mener sa vie d’homme quand il a décidé de prendre sa retraite?

Je vais esayer de répertorier les idées reçues les plus volontiers entretenues par les médias, pour tenter de les démonter. Et finalement, cela revient toujours à cette même interrogation : qu’est-ce que le sport féminin a de si dérangeant pour qu’on s’acharne tant sur lui ? Tout au long de mes recherches, j’ai peu à peu trouvé ma propre interprétation.

Le billet suivant traitera de la plus commune de ces idées reçue est aussi la plus férocement combattue, et pour cause : les sportives sont moches?

Je vous souhaite bonne lecture !
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Qui suis-je?

Je suis une sportive amateure un peu touche-à-tout et très accro... Quand je ne suis pas en short, je suis une fervente spectatrice. Mais le sport féminin c'est pas facile à suivre dans les médias: pour une femme, mieux vaut être mignonne que championne. Dans ces conditions, difficile de motiver les copines pour un footing....